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lundi 2 avril 2018

Dracula de Bram Stocker


Dracula

 

Bram Stocker

 
Dracula / Bram Stocker

Jonathan Harker se rend en Transylvanie afin de rendre visite au mystérieux comte Dracula, qui désire acheter des biens en Angleterre. Au fil de son séjour, le jeune homme va réaliser que son hôte est bien étrange : il n’apparaît qu’au coucher du soleil, n’a pas de domestiques et ne semble pas se nourrir. De plus, les villageois paraîssent le craindre. Jonathan va finir par découvrir que Dracula n’est peut-être pas l'humain qu'il prétend… En s’échappant du domaine du comte, Jonathan va croiser la route d'hommes qui ont comme lui compris la véritable nature de l'aristocrate et qui sont déterminés à le détruire. Mais est-il possible de vaincre Dracula ?

J’avais déjà lu une version abrégée de Dracula. J’en avais gardé un vague mais bon souvenir. La version intégrale ne m’a pas déçue, bien au contraire, j’ai vraiment adoré me plonger au cœur de cette intrigue étrange et mystérieuse.

La première partie de l’œuvre, celle où Jonathan est chez le comte, est ma préférée, tout d’abord parce que nous observons directement Dracula en action et que nous notons avec le jeune homme la singularité du comte. L’auteur parvient à semer de nombreux indices tout au long du séjour de Harker en Transylvanie et, même si nous connaissons déjà la véritable nature du monstre, il est assez plaisant d’observer le héros rassembler tous les éléments. Bram Stocker parvient à nous communiquer l’anxiété de son protagoniste et la fuite de Jonathan hors du château de Dracula est absolument impressionnante. Il fait  preuve d’un courage hors du commun !

La suite du roman m’a également beaucoup plu, même si j’ai trouvé qu’il y avait parfois quelques longueurs. Nous nous focalisons notamment sur Mina, la femme de Jonathan qui attend des nouvelles de son époux et Lucie, une amie de Mme Harker. Cette-dernière est victime de crises de somnambulisme. Après une nuit particulièrement mouvementée où elle se retrouve dehors en pleine nuit, elle est frappée d’une étrange maladie qui la fait paraître exsangue, comme si elle perdait mystérieusement des litres de sang ! Nous devinons bien évidemment que Dracula est derrière tout cela et il est intéressant de le voir rôder autour des personnages. J’ai trouvé cependant l’agonie de Lucie un peu trop longue, Bram Stocker aurait pu à mon sens abréger certains passages. Cela fait perdre du rythme au récit.

Un autre point de vue du livre m’a cependant beaucoup plu : celui du docteur Stewart, un médecin dirigeant un asile d’aliénés. Il suit notamment un de ses patients Renfield, qui a pour manie de dévorer les petits animaux comme les mouches et évoque un « maître » qu’il vénère notamment lorsque le soleil se couche. Là encore, nous sentons l’ombre du vampire planer sur la scène. Les dialogues entre le médecin et Renfield sont à la fois passionnants et inquiétants.

Je me suis beaucoup attachée aux personnages, spécialement à Mina, qui fait preuve d’une intelligence, d’un courage et d’un esprit de déduction incroyables et à Jonathan, pour qui je garde une affection particulière depuis qu’il est parvenu à échapper aux griffes du comte. Mais je n’ai pas aimé comment les protagonistes tentent d’écarter Mina de l’aventure sous prétexte qu’elle est une femme et qu’il faut la ménager. Je sais que le roman a été écrit au XIXe siècle et que les mœurs étaient différents, mais pour la lectrice du XXIe siècle que je suis cela m’a immédiatement fait bondir. Malgré tout, l’auteur se rattrape en faisant finalement participer Mina à l’action.

Ce que j’ai également eu plaisir à redécouvrir est la représentation du vampire dans l’œuvre de Bram Stocker. Dracula est véritablement la source de toutes les histoires de vampires que nous connaissons, il est donc très enrichissant de lire quel est le portrait de la créature que crée l’auteur.

Ce tableau est finalement assez différent de celui que nous connaissons : certes, il possède des crocs, ne supporte pas le soleil et dort dans un cercueil, mais il ne fascine pas les humains dans le bon sens du terme. Aucun personnage du livre ne trouve Dracula hypnotique, séduisant, au contraire, les protagonistes sont horrifiés par le monstre. Même Jonathan, qui est pendant quelques instants envoûté par les femmes vampires qui gravitent autour du comte, réalise très rapidement combien elles sont maléfiques et est dégoûté.

Les sentiments de Dracula sont également très peu montrés dans le livre. Nous savons certes qu’il est ambitieux, calculateur, avide de pouvoir et de savoir, mais nous ne savons pratiquement rien de ses aspirations amoureuses, qui sont pourtant la base de nombreuses réécritures. Certes, il dit lui-même qu’il est capable d’aimer, mais cela n’est cependant pas montré explicitement dans le roman. Même lorsqu’il s’en prend à Lucie, il semble plus motivé par le sang de la jeune femme que par un amour pour elle. Il est donc très intéressant de voir qu’à partir d’infimes détails les auteurs qui ont succédé à Bram Stocker ont fait de Dracula un héros romantique.

La présence du vampire dans le roman est finalement très minime, il rôde plus qu’il n’apparaît vraiment. Cela m’a presque déçue, j’aurais voulu le revoir avant la fin de l’œuvre.

[Spoiler alert : je vais révéler la fin du roman dans 3…2…1…]

La fin de l’œuvre est d’ailleurs assez étonnante. Finalement, ce n’est pas la force qui finit par triompher du comte Dracula mais la stratégie. En effet, les héros s’arrangent pour le piéger alors qu’il est le plus faible. Je ne sais pas encore quoi penser de cette fin, je suis à la fois agréablement surprise et en même temps un peu déçue car je l’ai trouvée assez rapide. Malgré cela il y a une grande part de positif dans ma lecture.

Je vous recommande donc vivement Dracula de Bram Stocker si vous voulez plonger au cœur du mythe du vampire !

Dracula de Bram Stocker publié aux éditions J'ai lu.

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